Réduire les inégalités en agissant sur les facteurs qui y contribuent.

Nous voulons que soit publié annuellement un rapport sur les inégalités permettant d’évaluer comment augmente ou diminue l’écart des richesses entre les citoyens ou comment varie la mise à disposition des biens communs et des services, en fonction des situations géographiques, sociales ou professionnelles.

Certes des outils existent et des études sont régulièrement faites sur ce sujet mais notre vœu est qu’un bilan soit régulièrement présenté et obligatoirement pris en compte par les autorités de l’État avec l’objectif affirmé de présenter des propositions concrètes et des mises en œuvre réelles dans le but de resserrer régulièrement les écarts constatés.

Un tel bilan annuel devrait faire l’objet d’une présentation officielle avec suffisamment de publicité pour qu’il ne soit pas réservé aux seuls spécialistes. Il pourrait être validé par exemple par la Cour des comptes ; il serait discuté au Parlement en une séance solennelle pour imposer une forte présence des élus et faire émerger des propositions concrètes. L’objectif de ce projet serait de favoriser génération après génération une plus grande ascension sociale dans les milieux modestes.

— Quels seraient les points à étudier ?

–              Les patrimoines ;

–              Les revenus ;

–              Les redistributions par l’action sociale de l’État ;

–              Les avantages dans les branches professionnelles ou selon les situations géographiques ;

–              Les services accessibles dans les différentes zones ;

–              Les niches fiscales, leur intérêt, leur efficacité, leur nombre ;

–              Enfin l’impôt ou la fiscalité, sujets éminemment en relation avec les inégalités ;

–              Etc.

— Quelles sont les conditions qui favorisent l’accès aux meilleures perspectives de vie ?

–              L’accès aux meilleures écoles, qui devraient toutes être excellentes mais dont on sait bien qu’il faut en fuir certaines mal situées pour ne pas être pénalisé ; pour être clair il s’agit de la première école, celle des premiers pas dans un monde inégal, des collèges et des lycées. Faut il concentrer les meilleurs pour favoriser l’excellence, mais alors pour rétablir l’équité il faut donner beaucoup plus aux autres. Faut il au contraire favoriser et même imposer la mixité sociale au risque de dégrader les résultats de l’ensemble et de provoquer la recherche de circuits de faveur. Mais alors comment contrôler les perturbateurs ?

–              La formation après l’école, comme une deuxième chance pour ceux dont les capacités se révéleraient après une première expérience.

–              La formation professionnelle continue pour mieux préparer aux emplois futurs ou aux perspectives de promotion ;

–              Une politique industrielle un peu réfléchie pour qu’elle ne sépare pas autant qu’aujourd’hui les lieux de travail et les lieux de vie ;

–              En conséquence une bonne politique du logement et des transports.

Les derniers objectifs reviennent à souhaiter un aménagement du territoire, comme cela a pu être le cas dans un passé maintenant lointain. Sur la mixité sociale, ajoutons un mot. C’est un problème de l’école ; c’est aussi un problème du logement. C’est très sûrement un bon objectif pour améliorer la cohésion et la force d’une nation. Dans le passé elle était favorisée par le service militaire, dont on pouvait dire à la fois que c’était une perte de temps, que ça laissait souvent de bons souvenirs et que parfois c’était l’occasion d’apprendre un métier. Le futur service national peut avoir la même ambition.

—           Quelle suite, quelle conséquence ?

Si un tel rapport sur les inégalités est ainsi présenté, et que sont discutés tous les sujets qui s’y rapportent, il sera intéressant de pouvoir année après année mesurer les progrès.

On aimera voir la liste des propositions concrètes.

On appréciera les budgets affectés à ces propositions.

On recherchera les données statistiques permettant de mesurer les progrès.

Quel pourcentage d’élèves modestes dans les filières d’excellence ?

Combien de SDF dans le froid des rues l’hiver ?

Quel pourcentage de salariés au SMIC ?

Etc.

Et puisque les Français aiment débattre, ils devraient pouvoir donner leur avis sur ce bilan. Il suffira pour cela d’une plateforme de débat comme on sait maintenant le faire.

Proposé par J. dans le 42, le 1er mars 2019 à 22h42 min

agipi_admin